Le tourisme international a poursuivi son redressement en janvier 2022, avec des résultats bien meilleurs que 2021. Toutefois, l’invasion russe de l’Ukraine fait peser une pression supplémentaire sur le climat d’incertitude économique actuel, auquel s’ajoutent les nombreuses restrictions sur les voyages liées à la COVID toujours en place. La confiance, globalement, risque d’en pâtir, freinant la reprise du tourisme.
D’après les dernières données disponibles, les arrivées de touristes internationaux dans le monde ont plus que doublé (+130 %) en janvier 2022 par rapport à 2021. Il y a eu 18 millions de visiteurs supplémentaires à l’échelle mondiale en ce premier mois de l’année, soit l’équivalent de l’augmentation totale enregistrée sur l’ensemble de l’année 2021.
Ces chiffres viennent confirmer la tendance positive déjà enclenchée l’an dernier, mais le rythme du redressement en janvier a souffert de l’apparition du variant Omicron et de la réintroduction de restrictions sur les voyages dans différentes destinations. Après la baisse de 71 % de 2021, les arrivées internationales au mois de janvier 2022 restaient inférieures de 67 % aux niveaux d’avant la pandémie.
Après la chute sans précédent de 2020 et 2021, le tourisme international devrait poursuivre son redressement progressif en 2022. Au 24 mars, 12 destinations n’avaient pas de restrictions liées à la COVID-19 en place et de plus en plus de destinations étaient en train d’assouplir ou de lever les restrictions sur les voyages, permettant ainsi à la demande comprimée de s’exprimer.
La guerre en Ukraine pose de nouveaux défis pour l’environnement économique mondial et risque de faire obstacle au retour de la confiance à l’égard des voyages dans le monde. Les marchés émetteurs des États-Unis d’Amérique et d’Asie, qui ont commencé à s’ouvrir, pourraient en subir tout particulièrement les effets, surtout en ce qui concerne les voyages à destination de l’Europe, car ce sont des marchés historiquement plus réfractaires au risque.La fermeture des espaces aériens ukrainien et russe et l’interdiction visant les transporteurs russes dans de nombreux pays européens pèsent sur les voyages intra-européens. De plus, elles obligent à des détours sur «les vols long-courrier» entre l’Europe et l’Asie de l’Est, faisant augmenter la durée de vol et les coûts.
Dans le même contexte, L’OMT relève que la flambée récente des cours du pétrole (le baril de Brent a atteint son plus haut niveau en 10 ans) et la montée de l’inflation font que les services d’hébergement et de transport sont plus chers et accentuent la pression sur les entreprises, le pouvoir d’achat des consommateurs et l’épargne.