Skikda ou l’antique Rusicade est la perle de l’Est et l’une des stations balnéaires les plus scintillantes de la Méditerranée. Une ville tentaculaire qui tire sa réputation de son terminal pétrolier et son complexe pétrochimique, mais c’est aussi une région touristique par excellence.
Skikda est une région touristique par excellence. Un don du ciel. Et le ciel lui manifeste de saison en saison, ses faveurs en portant ses lumières sur l’onde marine et les édifices qui la bordent. «C’est un très bel endroit, mes parents et moi avons choisi cette destination pour y passer nos vacances», témoigne un adolescent petit sourire en coin et casquette sur la tête. « L’Algérie est un très beau pays, on a fait un long voyage des Etats-Unis juste pour passer nos vacances» ajoute un couple. Il faut dire que la région attire de plus en plus d’estivants ces dernières années qui partagent, le temps d’une saison, d’inoubliables moments le long de ses interminables rivages, composés de superbes corniches, bordées de criques et plages magnifiques. « Debout devant ce beau tableau du port de Stora Skikda, le ciel est tout près de la mer méditerranée, l’eau brille, un va et vient incessant des visiteurs de ce lieu magique avec ce beau coucher du soleil…», Est-il écrit sur TripAdvisor, un site web qui offre des avis et des conseils touristiques émanant de consommateurs sur des hôtels, restaurants, villes et régions, lieux de loisirs.
Plus de 6 millions de visiteurs par an
Plus de 6 millions de visiteurs ont été comptabilisés l’année dernière sur 140 km de côtes. Les familles venues de Batna, d’Oum El-Bouaghi, de Sétif et surtout de Constantine préfèrent organiser des journées de baignade en se déplaçant de bonne heure et le retour en fin de journée. Les bus des excursionnistes, qui arrivent en grand nombre, notamment sur les plages de Ben M’hidi, de Skikda, de Talèza, de Collo et de la Marsa, sont immatriculés de toutes les wilayas de l’Est mais aussi d’Alger et d’Oran. La Wilaya offre d’excellentes opportunités de tourisme balnéaire alors que dans sa partie Ouest, elle dispose de véritables curiosités relevant du pittoresque (massifs montagneux, couvert végétal important et varié, paysages forestiers en hinterland et en bordure de mer). A tout ce potentiel naturel vient s’ajouter les sources thermales d’Ain Charchar et Azzaba et la source minérale de Beni-Ouelbene.
La ville des cerises
Pour passer de bonnes vacances à Skikda selon le site Jumia Travel «Optez pour la haute saison. Les mois de juillet, août et début septembre sont les meilleurs moments de l’année pour trouver de bons hôtels à Skikda». Durant la haute saison, la ville est très animée. Les voyageurs sont attirés par le soleil et la plage. Les hôtels accueillent les clients dans un cadre agréable et offrent un service de qualité. Les différents restaurants proposent divers mets aux saveurs authentiques. Skikda est réputée pour sa sardine et ses différents poissons surtout ceux de Collo. Les restaurants proposent des grillades, des crustacés et de la paella. Si vous y séjournez au mois de mai, vous pourrez assister à la fameuse Fête de la Fraise. C’est un événement annuel où les danses folkloriques sont organisées. La fête de la fraise dans la ville de Skikda, une tradition annuelle célébrée chaque année, est le reflet d’une spécificité de la région en matière de production de ce fruit, qui hisse Russicada sur le trône de l’Algérie en sa qualité de reine incontestée de la fraise. La ville de Skikda se pare aux couleurs de la fraise, très prisée par la population locale déterminée à se fondre dans le défilé organisé à l’occasion. Le clou de ce carnaval est le passage du camion transformé en un panier géant de fruit avec la fraise comme « reine du show ». Des gâteaux à la fraise sont distribués au grand public pour rehausser l’éclat de l’ambiance.
La Mairie, un trésor culturel
Partir à Skikda, c’est aussi aller à la découverte du patrimoine local. L’Hôtel de Ville, un édifice sublime et lumineux inauguré en 1900 et construit par le célèbre architecte français Charles Montaland. Actuellement c’est le siège de l’APC de Skikda. Ce qui met en valeur ce lieu, ce sont les tableaux d’art qui ornent les murs des somptueuses salles et du bureau du P/APC. Chaque œuvre d’art nous raconte une histoire. Ces œuvres d’art, dans leur grande majorité, ont été ramenées des musées les plus célèbres de France, pour la plupart, à l’occasion de la célébration du Centenaire de la ville. L’Hôtel de ville a été conçu dans un style néo-maghrébin, voire néo-andalou. Avec son célèbre minaret rappelant ceux des mosquées de Tlemcen et du Maroc, mais dans un style plus moderniste, ses vastes vérandas, son balcon à colonnes de la salle des fêtes au premier étage, sa galerie décorée de mosaïque bleue, contiguë à la salle de mariage, il est un joyau architectural d’une rare élégance. Les plafonds des halls et galeries, ainsi que ceux des salles des fêtes et des mariages sont richement décorés : arabesques, motifs géométriques et moulures remarquables, le tout puisé dans le riche patrimoine musulman. Le Théâtre romain est un chef-d’œuvre archéologique bientôt ressuscité. Témoin de plusieurs civilisations qui se sont succédé sur le sol algérien et monument phare de la ville, il va enfin reprendre vie à la faveur de plusieurs années de travaux de restauration. Selon le directeur de la culture de la wilaya de Skikda, Abdelaziz Boudjlaiba, « La réception des travaux de restauration de ce site archéologique devrait intervenir «dans le courant du second semestre 2019» il révèle aussi que « les découvertes réalisées ont permis de donner une idée claire et précise sur ce qui fut incontestablement l’un des plus grands théâtres construits par le Romains en Afrique du Nord» .
La gare, un joyau architectural
La gare ferroviaire a été inaugurée le 28 mars 1937. Elle a été édifiée en remplacement de l’ancienne gare couverte de tuiles rouges et ne comprenant qu’un rez-de-chaussée. Aujourd’hui, elle s’élève sur deux étages dans une architecture évoquant une mosquée avec un minaret, supporté d’une horloge en forme de dé. Cette horloge a été détruite en février 1962, quelques mois avant la fin de la guerre d’indépendance par l’organisation terroriste OAS. A cette même époque, cette organisation a tenté de détruire la poste, mais fort heureusement les charges d’explosifs ont été désamorcées à temps. Conçue dans un style arabo-mauresque, la gare est un joyau d’architecture et s’allie harmonieusement avec les autres édifices conçus par ce même architecte. La mer située en arrière-plan, lui confère un charme unique.
Palais Azza, un patrimoine national
C’est peut-être l’un des plus beaux joyaux architecturaux mais aussi le mieux conservé de la ville de Skikda. Il s’agit du palais Meriem Azza ou château Bengana, classé patrimoine national à préserver depuis 1981. Construit en 1913 sur un site très boisé qui surplombe le versant marin de la corniche de Stora, le château a été conçu par l’architecte Charles Montaland et réalisé pour servir de propriété privée à Paul Cuttoli, ancien sénateur du Constantinois et maire de Philippeville. Le palais a été réalisé dans un style architectural andalou mauresque raffiné où s’entremêlent différents aspects qui s’épousent à merveille pour donner aux lieux une posture majestueuse d’une rare beauté. La fine harmonie de l’ossature du palais, vue de l’extérieur, suggère un avant-goût de ce qu’est son intérieur. Au vestibule déjà, le ton est donné mosaïques, faïences : sculptures… On y trouve des touches architecturales des Almoravides. Dans la façade extérieure, une ressemblance à la Giralda de Séville et dans la forme du minaret, des réverbérations de l’Alhambra de Grenade et des palais de Marrakech dans les lambris… Et comme pour agrémenter l’ensemble, des maximes transcrites en langue arabe, ornent les murs intérieurs, ajoutant une touche de charme à cette œuvre qui se voulait aussi un grand hommage rendu à la civilisation arabo-andalouse. Le décor est merveilleusement porté par une faïence d’une rare qualité : des carreaux décoratifs fabriqués dans les fours de céramique des ‘Chemal », une prestigieuse entreprise familiale implantée à Nabeul en Tunisie. C’est cette même faïencerie, qui aurait servi à la décoration de l’ensemble des bâtisses de Skikda (hôtel de ville, gare ferroviaire, postes…), mais aussi l’hôtel El Djazair (Le Saint-Georges) et le palais du Gouvernement à Alger. Stora, ancien comptoir Phénicien puis Romain, port de pêche et de plaisance, plages de sable fin et infrastructures balnéaires diverses.
Stora, la corniche incontournable
La corniche de Stora, lieu de villégiature, très fréquentée en été par les Algériens, offre aux promeneurs sur 3 Km une vue imprenable sur la mer et l’horizon. Il est même très inspirant pour les artistes. On voyage avec le panorama. C’est assez vivant ! On peut également y admirer l’ancien refuge des galères phéniciennes, l’île de Serigina, à quelques encablures de la côte et le phare imposant qui s’y dresse, ancien repère pour les vieux bateaux de l’histoire en quête d’accostage. Cet endroit constitue en été un des lieux de promenade des Skikdis et des visiteurs. Un milieu convivial et paisible situé à quelques encablures du centre-ville. Ce lieu est devenu incontournable et il est souvent inclus dans les circuits des agences de voyages et de tourisme. On contemple la Méditerranée, sa lumière à des vibrations spirituelles…La région possède de très belles plages. Ben M’Hidi (Les Platanes), plages de sable fin à perte de vue, sur 10 km jusqu’au mont de Fil-Fila, d’où on peut admirer les couchers de soleil les soirs d’été. La Marsa, station balnéaire située à 65 km à l’est de la Wilaya, avec ses plages d’une rare beauté, dispose d’un port de pêche et de plaisance et d’une diversité de faune et de flore proliférant à la faveur d’une vaste zone humide composées de rivières et de lacs favorables au développement du tourisme scientifique, de pêche, de chasse, sportif. Là où l’histoire et la nature se côtoient dans un cadre féerique. Un enchantement particulier qui fait que quiconque les visite ne pourra pas s’empêcher d’y retourner. Chaque été, une affluence importante de familles est enregistrée venant de différentes régions dans l’Est du pays, à l’instar de Constantine, Guelma, Annaba, Sétif, Bordj Bou Arreridj et Mila.