Saliha Nacer Bey est, pour la 2eme année consécutive, la Commissaire du Salon international du tourisme et des voyages (SITEV). Sa fonction de directrice générale de l’Office national du tourisme, et sa connaissance du secteur, lui permettent de bien remplir cette mission. Elle revient dans cet entretien sur les moments forts du salon, les tendances et les premiers bilans, et évoque, aussi, le rôle de son institution dans la promotion de la Destination Algérie.
Le SITEV gagne en régularité. Vous êtes, pour la deuxième année consécutive la commissaire et l’organisatrice du salon, quel est la particularité du SITEV cette année par rapport à l’année dernière ?
Tout d’abord, il faut rappeler que le salon de l’année dernière, s’est déroulé dans un contexte de reprise, après un arrêt forcé dû au COVID 19, c’était un peu exceptionnel, et on devait relever le défi de réunir la grande famille du secteur. Cette année, c’est différent, on est allé avec beaucoup plus d’assurance, on a ouvert la participation aux opérateurs et on a relevé la qualité dans la participation.
Donc le SITEV a gagné en qualité ?
Tout à fait, on n’a pas, du tout, axé sur la quantité, on a, au contraire, relevé la qualité des participants tout en leur faisant passer un message essentiel, et leur faire comprendre que maintenant, il y a des efforts déployés par le gouvernement pour booster le secteur, et qu’on doit passer à l’action et suivre les instructions des hautes autorités du pays d’investir le terrain. C’est donc, un événement qui montre, à travers les participants, et les exposants, une évaluation du secteur et les nouveaux opérateurs dans le segment des plate- formes de réservation et de start-up qui sont en train d’émerger.
Justement quelles sont les principales tendances à retenir pour cette édition ?
Comme je viens de le citer, les plates-formes de la destination et de la promotion. Il y de nouveaux concepts développés par les jeunes dans les sports nautiques, les activités de montagne et au tourisme d’aventure. Toutefois, le produit saharien reste le socle et le produit phare de la Destination Algérie. La nouveauté est qu’on a réuni plusieurs opérateurs de Tamanrasset, Djanet, Timimoun, Illizi et Ain Salah, soit cinq pôles touristiques à grande attractivité dans un même et grand stand.
L’autre nouveauté est l’élaboration des circuits du sud établis par les organisateurs, est-ce une nouvelle tendance pour la relance du Tourisme Saharien ?
Tout à fait, on veut présenter dorénavant aux touristes étrangers ou locales un circuit, ou si vous voulez, un assemblage de produits touristiques à découvrir. On veut aussi mettre en exergue et en valeur les infrastructures publiques qui dépendent du groupe HTT après leur modernisation. Je pense qu’il est temps de montrer les investissements de l’état en matière de rénovation et modernisation de ces infrastructures.
Que pensez-vous de la participation étrangère ?
On a noté avec beaucoup de satisfaction l’intérêt accordé par les participants étrangers, nous avons enregistré une participation correcte et appréciable avec pas moins de 30 pays, ce n’est pas une chose aisée. Je pense que c’est, un peu, la continuité de nos diverses participations aux salons à l’étranger, puisqu’on ne cesse de communiquer et de promouvoir, à chaque fois, la Destination Algérie et le SITEV.
En marge du SITEV, il y a eu un eductour
Oui, ceux qui sont venus pour l’éductour, ce sont des gens que nous avons rencontré lors de nos participations à l’étranger, là aussi, on peut dire que la stratégie adoptée par le secteur et l’ONT a porté ses fruits. Il y a eu beaucoup de réponses positives à nos appels.
Le SITEV se déroule entre la fin de la saison estivale et le début de la saison saharienne. Estimez-vous que ce soit le bon calendrier pour le salon ?
Tout d’abord, il faut savoir que le SITEV se déroulait en mois de Mai, par la suite, les ministres précédents voulaient éviter cette période, à cause d’une part, du mois de Ramadhan mais aussi pour que les pays voisins captent mieux le produit Algérien. Petit à petit, on est arrivés à Septembre, mais sincèrement, au delà du fait que cette période intervient entre le produit Balnéaire et Saharien, c’est une période marquée par les congés. Croyez moi, j’ai eu, du mal à préparer ce salon, et à contacter les sponsors qui étaient dans la majorité, en congé. Eh puis, il faut se poser la question,
pourquoi tous les salons au niveau mondial sont organisés durant le premier trimestre de l’année, rares sont ceux qui dépassent le mois de Mars. On est en train de réfléchir à le reprendre pour Avril. En tout cas cela reste un avis personnel
Revenons à votre 2eme casquette en tant que Directrice générale de l’ONT, quel est l’impact de la participation de l’ONT aux salons internationaux. Peut-on avoir votre analyse à ce sujet et le bilan général ?
Je peux vous dire sans me tromper que le bilan est assez positif. Il y a eu un bon feed back et de l’intérêt partout ou on a participé. Après le MITT de Moscou, nous avons reçu des russes, nous avons reçu des bulgares, il y a une certaine tendance vers les pays de l’Est avec la Croatie, la Serbie, c’était la conquête de nouveaux marchés. On va tirer les leçons et y aller de l’avant, il y a des salons ou ne reviendra pas car on a constaté un manque d’intérêt. Et on va renforcer par contre notre présence dans d’autres salons. Il ne faut pas adopter le principe de la chaise vide, là ou il y a un événement important, il faut être présent, il faut faire de la promotion agressive pour avoir sa place dans le marché européen, arabe et africain.
Quel est votre bilan sur le plan national, et qu’à fait l’ONT durant la saison balnéaire
Pour la saison estivale, comme chaque année, on avait notre programme de promotion sous forme de spot publicitaire dans l’objectif d’attirer le touriste locale et le convaincre de rester dans son pays, choisir l’Algérie comme destination pour passer ses vacances Il y a beaucoup d’actions qui ont été faites, nous avons organisé des eductours, célébrer la journée nationale du tourisme en impliquant des enfants que nous avons ramenés du sud pour découvrir des wilayas balnéaires à Tlemcen et Chlef. C’est une expérience à renouveler.
Avez-vous défini votre plan d’action pour le tourisme saharien ?
Pour le saharien, nous avons le festival international du tourisme saharien qui aura lieu fin d’année, le choix définitif de la wilaya qui abrite les festivités n’est pas encore défini mais El-Oued est fortement pressenti car son principe est d’être cyclique et toucher tous les endroits, il a été déjà organisé à Tamanrasset, Béchar, Biskra et Ghardaïa.
Une dernière question, quel est la place des médias dans votre feuille de route, est-ce un partenaire, un bon compagnon ?
Sans les médias, on ne peut rien faire, ce sont aussi un outil de promotion, ce sont clairement nos partenaires et nous avons même songés à créer le club des amis du tourisme. C’est notre miroir qui reflète les efforts et le travail effectué, on est accompagné à chaque fois. Permettez-moi, de saluer, à partir de votre respectable magazine Tourisme et Voyages ?l’ensemble des journalistes qui ont contribué d’une façon ou d’une autre à l’amélioration de la perception de la destination Algérie.
