Abdelkader BenMessoud, ministre du tourisme et de l’artisanat, a souligné lors d’un déplacement ministériel dans la wilaya de Mostaganem, la nécessité de revoir à la baisse les prix des séjours à l’hôtel et dans les complexes touristiques pour les adapter à la situation sociale des citoyens.
Animant un point de presse en marge de sa visite dans cette wilaya côtière très prisée par les vacanciers, le ministre a déclaré que « les établissements hôteliers doivent réviser leurs prix en se basant sur une tarification étudiée et raisonnable à la portée de toutes les couches de la société ». Dans ce contexte, il a chargé le directeur général du tourisme de son département à tenir des rencontres avec tous les intervenants dans le domaine pour exhorter les établissements hôteliers et touristiques à réviser leurs tarifs et « comprendre la situation sociale des algériens » Concernant la gratuité d’accès aux plages, le ministre a ajouté que « la décision prise par le gouvernement est irrévocable. L’Etat la mettra en œuvre par le biais de ses institutions et ses walis avec force et rigueur ».
Il a également suggéré la mise sur pied de manifestations sportives d’été au profit des jeunes. Au regard de la situation politique et économique du pays, le secteur de l’hôtellerie a du mal à afficher les performances des années antérieures. En effet, plusieurs sources ont confirmé à Tourisme et voyages que la situation reste difficile, voire délicate. A partir du 25 juillet jusqu’au 11 août, le groupe HTT compte casser les prix par rapport à l’Aïd. Les réservations sont encore timides, les bungalows et villas sur mer (80 %) mais les hôtels peinent à attirer la clientèle estivale (30 à 40 %) malgré le prix de 4000 DA pension complète. La crise a pesé de tout son poids.
En plus, il faut savoir que les avantages accordées sur la TVA est de 10 ans et à partir de 2020, « ça va être 19%« .
« Nous devons travailler sur la loi de finances pour que l’année prochaine le secteur touristique bénéficie ou prolonge le taux, sinon ce sera difficile de travailler dans ces conditions » ,avait déclaré Lazhar Bounafaâ, P-DG du groupe HTT, lors d’une rencontre nationale sur les mécanismes de financement des projets touristiques en Avril dernier.
L’offre touristique des pays voisins, particulièrement la Tunisie qui propose des packs nettement concurrentiels attire les touristes algériens pendant l’été. Ce qui constitue une perte pour l’économie nationale. Les charges fiscales et parafiscales pèsent aussi sur les hôtels : si les hôtels urbains travaillent toute l’année, ceux du balnéaire travaillent uniquement trois mois (saison estivale). La saisonnalité dans l’hôtellerie est un réel problème pour la plupart des établissements hôteliers algériens en bord de mer. La clientèle se fait plus rare une fois l’été passé.