Il est l’un des cadres, les plus anciens du secteur du tourisme, Sa riche carrière dans le public lui a permis d’apporter un autre souffle dans le développement de l’industrie Hôtelière en Algérie. Mr Boukebbous dirige actuellement l’hôtel New Day et nous parle de sa nouvelle expérience
Mr Boukebbous, pouvez-vous nous dresser votre parcours professionnel dans l’hôtellerie?
J’ai suivi ma première formation en 1966 avec les Suisses, c’était, d’ailleurs, la 1ere promotion du secteur du tourisme qui a abouti à la sortie des formateurs du secteur dans les instituts Tizi Ouzou et Boussaâda. Par la suite j’ai suivi une autre formation à l’Institut de l’Aurassi en faisant part de la 1ere promotion en 1978/1980. J’ai travaillé par la suite aux complexes Moretti et Zeralda, en tant que directeur d’exploitation avant d’être affecté, en 1985, à la présidence pour m’occuper, avec d’autres cadres, de la RESIDENCE El Mithak. Dans ce lieu mythique, je devais rester 6 mois, mais finalement j’y ai passé 18 ans, c’était pour moi, la plus belle et grande expérience, elle m’a permis de rencontrer de grandes personnalités du monde entier.
Après le public, vous êtes dans le privé, c’est un nouveau challenge pour vous?
Au lendemain de ma retraite, en 2007, j’étais contacté par le groupe de Mr Athmane Cherif, patron de la chaine EDEN d’Oran. Je dois dire que j’ai appris un autre concept du travail, tout à fait différent de celui du public que ce soit dans la gestion ou dans la mentalité. Certes, c’est le même objectif mais les méthodes de travail sont différentes.
D’après vous ou se situe la différence entre le privé et le Public ?
La différence est dans le service, dans l’accueil, dans cette volonté de bien servir et satisfaire le client. Nous avons assisté lors de l’introduction des chaines étrangères en Algérie à l’image de Sofitel, Mercure, Hilton etc…, à un certain sursaut de la part du public qui s’est vu obliger de se mettre au même niveau. Mais cela reste encore insuffisant pour rivaliser avec les grandes nations du tourisme. Certaines mentalités doivent disparaitre, ça viendra car l’Algérien évolue rapidement. Je suis optimiste
Votre hôtel est situé dans un quartier populaire au milieu de plusieurs autres hôtels, comment gérer vous cette concurrence ?
Nous évoluons dans un milieu concurrentiel et nous essayons d’émerger par des procédures et des formules qui sortent de l’ordinaire. Par exemple, nous avons développé les formules du weekend, les nuits de noces, les vacances scolaires, l’ouverture prochaine du Hammam, du Sauna et du SPA pour une segmentation de clientèle spécifique, avec des tarifs assez concurrentiel.
Nous avons établi des conventions avec de nombreuses entreprises qui sont contentes aussi bien des prix pratiqués que par la qualité de nos services et prestations.
Est-ce qu’on peut avoir un pré bilan de ces 9 mois d’activités?
Depuis 9 mois, soit depuis Juillet 2017 absolument, nous sommes satisfaits, nous évoluons avec un taux d’occupation assez intéressant pour une première année d’exercice, il avoisine les 60 à 65 %.
Beaucoup de clients nous appellent de l’étranger pour nous dire qu’ils ont eu de bons échos, et demander des renseignements, d’ailleurs nous constatons cela de visu sur les sites spécialisés tels que tripadvisor, ou expédia. De nombreux commentaires de clients qui ont séjourné chez nous, font état de grandes satisfactions
Si on vous demande le profil de votre clientèle
Notre clientèle est formée surtout par le Corporate et les hommes d’affaire qui séjournent en Algérie pour de courtes missions. Il y a aussi les Multinationales et les grandes Entreprise Algériennes qui travaillent beaucoup avec nous pour les séminaires et les évènements. C’est la partie la plus importante de notre portefeuille. Reste une partie minime dans le réceptif grâce aux nombreuses agences de voyages avec qui nous avons établi des conventions pour des séjours de touristes étrangers. Je dois dire que cet aspect de notre tourisme commence à bien se développer
Comment expliquez-vous cette réussite dès la 1ere année?
Je ne vous cache pas que nous avons, bien avant l’ouverture de notre hôtel procédé à une étude de l’environnement de l’hôtel sur tous les plans économique, marketing, commerciales etc., nous avons misé sur l’accueil, le service et la qualité de la prestation. Notre objectif ou si vous voulez notre devise est claire, le client dès qu’il rentre une première fois, doit être satisfait au point où il voudra revenir. Cela s’acquiert grâce à un accueil chaleureux, au bon contact du personnel, à une bonne restauration, bref une prestation qu’il ne trouvera pas ailleurs. Je pense que c’est là où réside notre force commerciale
Justement parlons d’un de vos atouts, la restauration
Nous avons deux restaurants, le Méditerranéen qui offre d’une part un buffet international, et d’autre part un menu à la carte. Il y a aussi le Lobby pour la restauration rapide avec des prix étudiés. Nous avons opté pour toutes les formules afin de satisfaire le plus grand nombres de clients, on peut même programmer des collations et un buffet privé au niveau de la piscine ou encore des soirées à thèmes lors des séminaires et conférences. Bref, tous nos clients seront satisfaits de l’aspect gastronomique qui reste un des facteurs importants dans la réussite d’un Hôtel
Vous devez avoir un personnel qualifié pour assurer tous ces services ?
Au départ, nous avons engagé, des personnes expérimentés, qui ont déjà travaillé dans le secteur, et des jeunes qui venaient de sortir des écoles de formation tels Tizi Ouzou ou Boussaâda. Je dois dire que nous avons rencontré des difficultés au niveau de la réception et l’accueil, notamment dans la maitrise des langues sur ce point nous sommes très exigeant et strictes d’ailleurs nous mettons toujours deux personnes qui maitrisent des langues étrangères différentes de manière à être complémentaires.
En tant qu’ancien formateur, vous devez être à cheval sur le recyclage et la gestion de carrière ?
Sur ce point, je tiens à lever un point important, celui de la stabilité du personnel, notamment chez les jeunes, vous le formez, ils travaillent chez vous quelques mois puis ils partent ailleurs, c’est un problème que rencontre les professionnels du tourisme et les hôteliers. Il faut savoir garder son personnel et réunir tous les moyens humains pour réussir. Pour cela, nous avons tracé un programme de formation continu pour notre personnel. Ma qualité de formateur me pousse à être trop exigeant sur ce point. Nous allons signer une convention avec les centres professionnels pour former des stagiaires, et sélectionner les meilleurs pour les garder.
Si on vous demande de résumer l’hôtel en trois mots
Emergence, innovation, et développement de l’art culinaire Algérien.
Un dernier mot ?
Avec ma longue expérience et mon Age, j’ai le tourisme dans le sang. Je souhaite vivement que le secteur du tourisme et surtout l’Hôtellerie se développe d’avantage, car il peut avoir un apport important dans le développement économique de notre pays. Il y a une volonté politique du gouvernement, il y a les moyens humains, il y a une richesse naturelle, bref tous les facteurs sont réunis pour réussir. Il suffit juste que tous les amoureux de ce secteur mettent la main dans la main.
Aussi je vous félicite pour l’édition de votre revue Tourisme et voyages qui œuvre pour le développement du tourisme en Algérie et à la promotion de la destination Algérie. Je vous remercie aussi d’avoir pensé à mettre en avant les établissements hôteliers de la capitale comme le nôtre afin de participer à l’évolution du tourisme réceptif et la relance du secteur de l’industrie Touristique.