A la tête du complexe touristique les Andalouses, depuis plus d’un an, Mohamed Aali MessaId, tente de gagner le challenge des opérations de modernisation et de mise à niveau des infrastructures. Il veut surtout faire un saut qualitatif dans les prestations.
Votre site a reçu les athlètes et les délégations sportives lors des derniers jeux méditerranéens d’Oran. Quel bilan faites-vous de cette opération ?
Dans l’ensemble, les Jeux méditerranéens d’Oran se sont déroulés durant la période de juillet, on a reçu pratiquement 650 athlètes avec deux disciplines sportives : la planche à voile où les compétitions se faisaient au niveau du site des Andalouses et aussi les athlètes de hand-ball, qui étaient hébergés chez nous. Tout le monde était satisfait, on a reçu pratiquement 25 pays (planche à voile) et 18 pays en hand-ball. On a clôturé par un dîner gala, avec la gastronomie Algérienne, et la culture locale. Il y avait une bonne animation avec des stars de la chanson oranaise. Les participants étaient ravis de partager ces moments de forte émotion, d’ailleurs les espagnoles ont porté l’habit traditionnel algérien (Karakou). En somme, les Andalouses voulait faire de cette compétition internationale une opportunité pour faire la promotion de la Destination Oran
Donc, on peut dire que le message touristique est passé.
Oui. Les participants aux JM ont apprécié le site et le cadre naturel d’exception des Andalouses, avec sa plage et sa verdure aux essences variées. On avait même les visites du village sportif, les sportifs venaient assister aux soirées.
Les Andalouses sont en phase de rénovation et de mise à niveau de ses infrastructure. Peut-on avoir les grandes lignes ?
Actuellement, on prépare la saison estivale mais en même temps, on essaye de faire une relance de notre activité en basse saison. Le premier projet consiste au lancement d’un centre équestre qui est à 85 % d’achèvement. Il y a aussi une école de plongée sous-marine, l’initiation à la planche à voile en collaboration avec deux associations installées à notre niveau, l’ouverture de tous les points de vente (cafétéria, Pizzéria, salon de thé, crémerie) pour diversifier nos offres, la mise en place de 10 kiosques éparpillés sur l’ensemble du site pour permettre la création d’un petit marché du jour. On vient de recruter un chef de cuisine pâtissier pour améliorer notre prestation au niveau de la restauration.
Côté rénovation, l’an passé, on a rénové 10 bungalows. Aujourd’hui, on est arrivé à 40 bungalows, on va aussi rénover tous les blocs d’hôtel (403 chambres) pour la période estivale.
Cela ne vous empêche pas de mettre en place des circuits et des formules pour maintenir le cap ?
Tout à fait, nous avons mis en place un produit fétiche, qu’on a appelé «le grand circuit andalou». Il s’agit d’une formule de 5 nuitées et 6 jours avec passage thalasso et dans ce cadre nous avons signé une convention avec la station thermale de Hammam Bouhdjar, visite de sites touristiques d’Oran et de Tlemcen et clôturé par un dîner gala à 42 000 DA par personne et en pension complété.C’est un prix de lancement et nous avons constaté qu’il y a d’ores et déjà une forte demande. On l’a senti notamment lors de notre participation au salon SIAHA d’Oran. Cette offre est destinée aux particuliers mais on pourra la généraliser aux des agences de voyages avec une remise.
La saison estivale est difficile à gérer au regard de la forte demande.
Effectivement, le site d’Oran enregistre chaque saison estivale, une forte demande qu’on n’arrive pas à satisfaire malgré toute notre bonne volonté. L’an passé, on a reçu 4266 demandes pour 175 bungalows, ce n’est pas facile à gérer, on essaie de s’améliorer. Il y avait une dégradation au niveau de l’hébergement et on essaie de les remettre à niveau par nos moyens propres c’est-à-dire sans recourir au crédit. On forme notre personnel au niveau de l’ESHRA et des centres de formation. On rénove actuellement le restaurant et la terrasse la S’Fina et surtout Skifat el Bey (petit salon traditionnel), qui va avoir une nouvelle appellation El Qaâda el Andalousia. Tout sera terminé avant le ramadhan, pour faire face au grand rush de l’été.
Vous avez parlé de la forte demande et des conventions avec les entreprises. Est-ce un avantage ou un inconvénient ce genre de formules ?
Franchement, c’est un inconvénient. On enregistre beaucoup de réclamations par les gens d’Oran qui sont des habitués depuis de longues années. On n’arrive pas à les convaincre et encore moins à les satisfaire. Mais on est dans l’obligation de signer avec le corporate, c’est notre bouée de sauvetage en basse saison car on a des charges et on tente d’équilibrer nos comptes. Cette année, on diminue le quota des corporte et on essaie de satisfaire au maximum nos clients de passage et les habitués. Même si on est plus bénéficiaire avec le corporate, car ils prennent des séjours en pension complète, et la thalassothérapie, tandis que les estivants ne font uniquement que de la location d’un bungalow.
Le segment Entreprise est ainsi pour vous un axe stratégique. Vous comptez le développer davantage ?
Il y a une relance timide. On a organisé deux séminaires avec les médecins du service rhumatologie d’Oran et actuellement, on prépare un autre événement avec le service urologie d’Oran avec 350 participants en juin. Le premier séminaire s’est bien déroulé et ils comptent reconduire le contrat en Avril.
Donc, vous êtes optimistes pour la réussite de la prochaine saison estivale ?
Il faut l’être pour continuer notre marge de progression. Il faut savoir qu’on vient de réaliser le meilleur chiffre d’affaire depuis l’inauguration du complexe et qui dépasse le prévisionnel de 25 %. En plus, pour la deuxième année consécutive, on est bénéficiaire avec un taux d’occupation de 98 % en période estivale et une moyenne annuelle de 58 %.
Vous avez aussi investi énormément sur le bien-être à travers le Patio Andalou. Quelle place accordez-vous au patio, dans votre programme de relance et de consolidation des résultats opérationnels ?
C’est un centre de bien-être, on compte le développer et signer une convention avec la CNAS, mais il nous faut réserver un espace pour la rééducation. Un autre projet est en chantier : l’ouverture de la salle des fêtes après l’Aïd.
On a un programme avec la direction du tourisme et de l’artisanat d’Oran ou nous allons bénéficier d’un local au centre-ville pour ouvrir une agence de voyage et mettre en place une navette qui va relier Oran aux Andalouses 2 fois par jour. Une manière aussi de mieux faire connaître le patio andalou avec une tarification plus attractive : une journée avec 4 soins et un bain à 2500 DA.
Un dernier mot pour conclure cet entretien
Notre objectif est de faire une véritable relance du tourisme domestique. On aime notre pays et on veut concurrencer nos voisins et même faire mieux. Tout est à découvrir, une nature et des paysages à couper le souffle, un patrimoine inestimable et une histoire qui s’écrie depuis des siècles.