La réouverture des frontières terrestres avec la Tunisie a faussé les calculs des hôteliers algériens qui sont ainsi mis en situation de concurrence frontale.
La majorité des hôtels, notamment publics (groupe HTT), font l’essentiel de leur recette durant la saison estivale à travers les œuvres sociales des entreprises publiques, notamment dans les complexes balnéaires (Sidi Fredj, les Andalouses Oran, les Hammadites Béjaïa). Pour Yacine Hammadi, ministre du tourisme et de l’artisanat, «La réouverture des frontières terrestres avec la Tunisie n’affectera en aucun cas le tourisme national notamment durant la saison estivale». Selon ses déclarations, «l’Algérie compte 45 millions de citoyens et non pas deux millions», faisant allusion au nombre de touristes algériens qui visitait ce pays avant la crise sanitaire du Covid-19. Selon ses déclarations, «les agences de voyages sont libres de dire ce qu’elles veulent, c’est de la publicité».
Cette ouverture va exhorter les hôtels publics et privés à être moins dans l’attentisme et davantage dans l’action.
Les hôteliers algériens ont-ils réellement baissé les prix après l’ouverture des frontières terrestres avec la Tunisie ? D’après notre petite enquête, ce n’est pas le cas de tous les hôtels. Mustapha Bendali-Braham, Directeur fondateur de Nreservi.com, affirme : «ils se comptent sur les doigts d’une main et encore, il fallait qu’on les pousse, l’effort y est sur certains hôtels mais pas tous. Les autres restent sur le même tarif communiqué en début de saison et qui est nettement plus cher que l’an passé.Quelques-uns aussi n’ont pas baissé parce qu’ils sont full de toute façon (demande plus que l’offre). On a observé aussi des efforts de promotions très appréciés des hôtels qui n’était pas accessibles au grand public, ou du moins difficilement tel que l’hôtel El-Djazair (ex-St George).Le directeur des opérations a joué le jeu. Nous avons remarqué que les hôteliers algériens s’adaptent très vite à la nouvelle technologie et tout ce qui est numérisation du secteur. Je me souviens des années où c’était soit fax ou bon de commande, soit rien du tout, maintenant, ils arrivent à consulter leur mail et répondent avec un suivi. De toute façon, ils n’auront d’autres choix que de suivre tôt ou tard». La demande sur AinTemouchent est exponentielle. 3 hôtels sur 4 ont baissé leur tarifs, le 4e n’en avait pas besoin car il est déjà archi-comble et très demandé.
l faut dire aussi que l’offre balnéaire très restreinte va rediriger le surplus vers la Tunisie. En plus, la stratégie des tunisiens a été très agressive avec une palette et une gamme de prix séduisante (entre 45 000 DA et 60 000 DA en all inclusive sur le 4 étoile et au-dessus de 70 000 DA et plus pour le 5 étoile. Donc le tourisme national sera forcément impacté. Nous sommes en concurrence sur des gammes de produits de tout le bassin méditerranéen. Les Tunisiens ont affiné leur stratégie prix avec des offres packs et produits personnalisés. Beaucoup d’hôteliers nationaux se sont trompés en jouant sur les prix croyant que les frontières resteraient fermées.