Le développement du tourisme en Algérie est devenu une réalité, mais aussi, et surtout, une alternative devant la chute brutale des prix du pétrole qui a porté un coup à l’économie nationale. Cela a donc amené les pouvoirs publics à chercher d’autres ressources financières, à travers une diversification de l’économie nationale.
Le tourisme est tout indiqué. La volonté politique existe. Des facilités sont accordées, aujourd’hui, aux investisseurs qui peuvent profiter des 2,382 millions km² de superficie, mais est-ce suffisant ?
Il est que vrai que si l’on se fie aux chiffres du ministère du Tourisme et de l’Artisanat qui évoque «pas moins de 781 projets touristiques en cours de réalisation, 104 achevés et réceptionnés et 980 projets sont en phase de lancement au premier trimestre 2019», un effort consenti par l’Etat et les investisseurs privés, mais il reste que la participation du citoyen est d’une importance cruciale. Peut-on concevoir un tourisme sans ces acteurs locaux ?
Redorer le blason du thermalisme
Aussi, peut-on parler de tourisme économique, médical…chez nous. Un petit retour en arrière s’impose. Dans les années 70, l’Algérie était une destination prisée avec les différents complexes au nord et au sud, mais beaucoup se ruaient vers les stations thermale et climatique sur tout le territoire national. De Hammam Righa au centre en passant par Hammam Salihine au sud ou Hammam Bougherara à l’ouest et Hammam Meskhoutine à l’est, beaucoup de nos concitoyens et visiteurs de l’Algérie profitaient des bienfaits que leurs offraient ces eaux thermales, mais aussi les différentes stations climatiques, réputées, mais qui malheureusement ont connu une période difficile qui leur a valu une décentralisation, pour passer de la Sonatherm aux Entreprises de gestion touristique. Cette «métamorphose» a été fatale pour certaines stations comme celle de Hammam Melouane qui est passé entre les mains d’un privé pour sauver ce qui pouvait l’être. Tout cela pour dire que l’Algérie avait connu ses heures de gloire dans ce secteur avant de connaitre une chute vertigineuse et une rude concurrence des pays voisins. Cette précision s’imposait dans la mesure où l’on n’évoque pas souvent, ou peu, ces stations qui jadis faisait la réputation du pays.
Développer le tourisme domestique
La décennie noire n’a pas arrangé les choses. Cette coupure a été fatale pour ce secteur. Un secteur appelé à se développer d’avantage pour récupérer sa place dans la région. Notre pays est l’un des rares au monde où l’on peut passer du sable à la neige en une journée seulement. Rien que ça.
Nous ne reviendrons pas sur les richesses du pays, ses paysages féériques, des monuments classés…mais juste dire, et prendre conscience, que le développement du tourisme en Algérie est plus qu’une nécessité. Cela s’impose. Il est évident que beaucoup reste à faire pour la promotion de la destination Algérie. Les Algériens, pour beaucoup, ne connaissent pas leur pays. Le tourisme local est une réalité, même si l’objectif est d’avoir des entrées en devise pour remplir les caisses. Seulement, un effort doit être fait en direction des nationaux.
…Et multiplier les promotions
Un autre détail, et non des moindres, mérite de l’attention. Faire venir le touriste en Algérie exige des efforts de la part des compagnies aériennes nationales, à savoir Air Algérie et Tassili Airlines. A voir les tarifs affichés, le choix est vite fait par certains vacanciers qui préfèrent acheter un séjour (package), billet d’avion compris, que de débourser une grande somme pour le transport seulement.
Beaucoup de travail reste à faire pour vendre la destination Algérie. Il ne suffit pas de développer l’infrastructure hôtelière qui est certes important, mais aussi faire de la promotion à travers les agences spécialisées comme l’ONAT. A l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la communication, actualisé un site électronique est un minimum. Or aujourd’hui, il est difficile d’avoir des informations, à travers le net, sur la disponibilité des chambres, des tarifs, d’un séjour, programme…Nous avons eu à le vérifier nous-mêmes.
Alors, comme il n’est jamais trop tard pour bien faire…