Le long week-end et la récente fête du Mawlid ont permis aux Algériens de découvrir ou redécouvrir les charmes touristiques de leurs pays. C’est ce qui ressort d’une enquête de Tourisme et Voyages menée auprès de plusieurs agences de voyages. Ces dernières, fortement impactées par le Covid-19, n’avaient d’autres choix que de miser sur le tourisme interne. Leurs offres ont été de plus en plus soignées et affinées avec par exemple un hébergement en pleine palmeraie, des balades sur les dunes pour admirer le lever ou le coucher du soleil, thé préparé à la manière traditionnel sous une Kheima et randonnée à dos de chameau. Le but est de couper avec un quotidien anxiogène.  

Une forte demande sur Ghardaïa

Mustapha Bendali Braham, directeur fondateur de la centrale de réservation Nreservi.com, dresse les tendances : «Il y a eu du monde durant le long week-end mais ça s’est vite calmé. Les destinations les plus fréquentées sont Timimoun, Taghit, Beni Abbès, Ghardaia, Boussaada et Oued Souf. Il y a eu une très forte demande sur Ghardaia mais la capacité ne suivait pas».        

Brahim Aflah Hadj Nacer Manager général de Zyriab Voyages a constaté l’émergence de deux pôles touristiques : Bousaada et Ghardaïa. En effet, Il y a eu beaucoup de demandes sur ces deux régions même les maisons d’hôte ont été complets. Beaucoup sont venus pour la première fois et ils étaient grandement émerveillés, ils voulaient découvrir l’Algérie. Ils se sont réconciliés avec le tourisme domestique, longtemps relégué au second plan au bénéfice des autres pays comme la Turquie et la Tunisie.  

Bousaâda : l’oasis du bonheur

Bousaada, la cité du bonheur à la luminosité exceptionnelle qui a inspiré le peintre Etienne Dinet a été aussi le lieu de prédilection  d’une partie des Algériens.

Première oasis en partant d’Alger à environ 200 km de la capitale, elle est revenue en force. Bousaâda a toujours été accolé à des superlatifs qui chantent l’émerveillement des sens.

Ils ont séjourné pendant quelques jours visitant la vieille médina, le vieux marché des artisans, la zaouïa d’El Hamel, les hôtels mythiques comme Le Caïd ou le Kerdada, les sites touristiques tels le Moulin Ferrero, Oued Bou Saâda, ou encore le village traditionnel d’El Alligue.   

Dépaysement à El-Oued

Hichem Daou, un des animateurs de la page Facebook «Algérie Touristique» pense que « « « «     le défi pour les professionnels du secteur du tourisme est de fidéliser la clientèle et créer un réel engouement. Le flux se partage aujourd’hui en deux profils et potentiels, celui des clubs et associations qui est plutôt dans la masse et celui des avertis qui sont dans l’exigence en matière d’offre, d’autres part, les hôteliers, prestataires de services commencent à travailler sur des offres de meilleure qualité».  

Revenu d’un voyage d’El-Oued, il déclare : «malgré la pandémie, les gens essayent de continuer à sortir en respectant les consignes sanitaires».

La région possède une particularité urbanistique unique, en ce sens que les coupoles et les arcades englobent presque l’ensemble de ses constructions sahariennes, lui confèrant splendeur et beauté et lui donnent le surnom de «La ville des milles coupoles». Des circuits peuvent être lancés par les agences de voyages, du moins celles qui sont converties à l’idée que le tourisme domestique n’est pas un sous-produit. Un exemple parmi d’autres, le tourisme de découverte, sur les traces de l’aventurière et écrivaine Isabelle Eberhardt, qui fut une femme d’exception. Elle a fait de sa courte vie un grand voyage.