Le dossier pour le classement du couscous au patrimoine de l’humanité devra être déposé avant la fin mars 2019 auprès du Comité d’évaluation de l’Unesco au nom de quatre pays maghrébins, a indiqué à Alger le directeur du Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (CNRPAH).
Farid Kherbouche, qui s’exprimait à l’issue d’une réunion de préparation du dossier tenue au siège du centre, a précisé que le dossier de classement de ce plat millénaire et très populaire dans le Maghreb était en cours de finalisation. La réunion, la deuxième du genre depuis mai dernier, a regroupé un collectif d’experts et de représentants des ministères de la culture et du patrimoine de Tunisie, de Mauritanie et du Maroc en plus de l’Algérie, représentée par le directeur du CNRPAH et le chercheur et ex directeur du centre, Slimane Hachi. Les travaux ont été consacrés à la rédaction du dossier et à la finalisation du reportage vidéo devant accompagner la demande de classement du couscous comme élément commun aux quatre pays.
Soutien du Ministre de la culture
Présent à la réunion, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a déclaré que la rencontre du collectif des spécialistes maghrébins du patrimoine était une prise de conscience commune et un pas positif en vue de la préservation de ce patrimoine culinaire commun aux pays du Maghreb « Il est inutile de dire que le couscous est un plat partagé par l’ensemble des pays du Maghreb et même par des populations vivant au-delà de cette ère géographique et nous nous devons de protéger tout ce qui renvoie à notre patrimoine de surcroît lorsque celui-ci est l’une des caractéristiques de nos voisins » a observé le ministre.
L’idée de demander l’inscription du couscous au patrimoine de l’Unesco ne date pas d’hier, puisque le gouvernement algérien avait déjà évoqué le sujet en 2016. La popularité du couscous se constate bien au-delà des frontières du Maghreb, c’est devenu un plat emblématique de la culture gastronomique d’Afrique du Nord.
L’attractivité d’une destination touristique est le résultat de nombreux facteurs. Patrimoine, paysage, accessibilité assurée par les moyens de transport, convivialité et sociabilité. Le patrimoine gastronomique est directement ou indirectement, lié à une partie de ces facteurs.
Une curiosité gastronomique
L’art culinaire algérien possède ses propres spécificités et pourtant seul un véritable connaisseur ne saurait confondre un tajine algérien avec l’un de ses cousins originaires d’autres pays maghrébins. La cuisine algérienne bénéficie également d’une multitude d’influences étrangères : turques, espagnoles et françaises. Il faut dire que la curiosité gastronomique peut être un motif de déplacement touristique, il arrive qu’elle justifie, à elle seule, le voyage. La plupart du temps la gastronomie se combine avec d’autres centres d’intérêt.
Des produits du terroir de très haute qualité, qui font la renommée des plaines et des piémonts à l’image de la Mitidja et Médéa, contribuent dans une large mesure à l’élaboration de cette diversité culinaire parmi lesquels nous pouvons citer le couscous qui fait aujourd’hui partie des habitudes alimentaires des français : il a même émigrée en Amérique et plus particulièrement au Canada ou on l’a adopté comme plat riche et complet dans certaines écoles et crèches.
Le développement du patrimoine gastronomique a besoin d’un événement qui assure une veille permanente, un marquage «immortalisation» dans la mémoire du visiteur.
Une l’identité et une culture à préserver
Les grands pays touristiques se battent pour améliorer leur offre qualitative sur ce qui se mange et ce qui se boit. L’axe du terroir et de l’identité est très puissant pour l’Algérie. C’est l’heure pour l’Algérie de dire au monde, «Venez découvrir et partager avec les habitants algériens le plaisir de la découverte et de la dégustation». En plus d’être un segment qui ne cesse de se développer et de s’étoffer, le tourisme de gastronomie compte désormais parmi les motivations principales intervenant dans le choix d’une destination de voyage. Ses connexions avec l’identité et la culture locales et avec d’autres éléments immatériels comme l’art, la nature ou l’histoire font du tourisme de gastronomie l’une des formes les plus consolidées de tourisme.