Après deux ans de pandémie, le gouvernement et les professionnels du tourisme se veulent rassurants. Pour Nikos Halkiadakis, président de l’Union des hôtels de Héraklion, chef-lieu de la plus grande île grecque, «le retour à la normale doit l’emporter et on espère une meilleure saison » que l’an dernier.
« Les experts de l’industrie (du tourisme) s’attendent à une multiplication par deux du nombre d’arrivées cette année », insiste aussi Sofia Zacharaki, secrétaire d’État au Tourisme. Et « la saison a déjà montré une image très encourageante qui nous permet d’être optimistes », a-t-elle déclaré. Le ministre du Tourisme Vassilis Kikilias s’est félicité « de la réussite de la stratégie gouvernementale visant à ouvrir la saison touristique avant l’été ». Le nombre des arrivées pendant les vacances de Pâques a augmenté à Athènes et Thessalonique (nord) par rapport à l’an dernier, « des chiffres qui justifient nos efforts », a-t-il dit à la télévision privée Skaï.
Pour booster son tourisme, qui représente près de 25% du PIB, la Grèce a commencé dès février à lever les restrictions contre le Covid-19 : le test de dépistage à la frontière n’est plus obligatoire pour les voyageurs munis d’un certificat de vaccination européen. À partir du 1er mai, le pass sanitaire ne sera plus requis dans les restaurants, bars et magasins. Quant au port du masque, il ne sera plus obligatoire dans les espaces clos dès le 1er juin.
Mais l’industrie touristique est « l’un des secteurs les plus directement affectés par les crises » telles que guerres et pandémies, souligne la secrétaire d’État. « Après avoir vécu le pire ces deux dernières années (pour cause de coronavirus, ndlr), nous n’avons plus peur, même si le rythme de la reprise du tourisme est lent dans toute l’Europe en raison de la guerre en Ukraine », explique le président de l’Union des opérateurs grecs du tourisme (HATTA).
Et la flambée des prix risquent de « changer la donne », redoute-t-il. Les prix de l’énergie ont augmenté de « 70%, la restauration et les boissons de 28% », soupire aussi le président des hôtels d’Héraklion.
La Grèce avait connu une embellie de son industrie touristique en 2021 par rapport à l’année précédente marquée par un confinement de plusieurs mois. En 2021, le nombre de visiteurs a augmenté de 94% sur un an, pendant que les revenus du tourisme bondissaient de 142%, selon les chiffres de la Banque de Grèce. Mais si les professionnels misent sur une meilleure saison que l’an dernier, le nombre d’arrivées n’atteindra pas les chiffres record de 2019 avant la pandémie. L’année 2019 reste une année de référence pour le secteur avec un nombre record de 33 millions de touristes en Grèce, qui avait fortement contribué à la reprise de l’économie après une décennie de crise de la dette.