Les hommes ont revêtu leurs plus beaux atours et font mine de s’affronter dans une danse effrénée, les femmes chantent, parées de magnifiques bijoux, ce sont des scènes de célébration du Festival de la Sebeiba, qui remonte à plus de 3000 ans.
Cette fête qui dure dix jours et coïncide avec les festivités d’Achoura dans le calendrier musulman met en ébullition la ville de Djanet et ses 14 000 habitants. Cette célébration, inscrite depuis 2014 au patrimoine immatériel de l’Unesco simule un combat entre deux tribus touareg : El Mihane et Zelouaz.
Selon la tradition, une guerre fratricide opposait deux tribus du désert du Tassili N’Ajjer, mais en apprenant la victoire de Moïse sur les armées du Pharaon, ils scellèrent un pacte de paix. Le rituel se perpétue : on y simule le combat pour ne plus le livrer ; on y danse l’épée dans une main et le foulard dans l’autre pour signifier le conflit et le pacte de paix.
Tatouées au henné et revêtues de lourdes parures argentées, les femmes chantent au son du guenga (tambour traditionnel) pour encourager la compétition à laquelle vont se livrer les hommes. Le festival attire des touristes étrangers, venus en grand nombre cette année pour découvrir le sud algérien.
Au-delà des festivités, Sebeiba est une célébration qui souligne le mode de vie nomade et l’attachement des populations du Sud à leurs traditions séculaires. Elle témoigne également de leur résilience face aux défis environnementaux du désert, notamment les fluctuations climatiques et les conditions de vie difficiles.
C’est une célébration emblématique qui rend hommage à la beauté et à la diversité de cette région du pays. Elle met en exergue la paix et la coexistence humaine.