L’IATA a estimé le 21 février que l’épidémie liée au nouveau coronavirus pourrait entraîner un manque à gagner total de près de 30 milliards de dollars pour les compagnies aériennes en 2020 dont 27,8 milliards pour les transporteurs de la région Asie-Pacifique
Certaines compagnies aériennes « sont en danger » en raison des baisses de réservations « absolument considérables » enregistrées depuis l’émergence de l’épidémie de Covid-19, a estimé Alexandre de Juniac, le directeur général de l’Iata, l’association internationale du transport aérien.
«Il y a des compagnies qui sont en danger parce que la baisse des réservations est absolument considérable« , a déclaré M. de Juniac. Interrogé sur un risque de faillites, il a estimé qu’il était « un peu tôt pour (le) dire », estimant que « les compagnies se montraient plus résilientes, plus performantes dans la gestion de la crise » par rapport à celle du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2003, « la crise la plus forte de type épidémie » pour le transport aérien.
Il a salué les « mesures extrêmement positives » prises par certains gouvernements pour aider le secteur, citant Singapour « qui a pris des mesures pour baisser temporairement les coûts du secteur », et appelé les gouvernements à « mettre en oeuvre dans les pays les plus touchés des mesures de soutien ». Concernant les mesures prises à bord des avions, il a estimé qu' »il n’y avait pas beaucoup de risques d’attraper cette maladie par l’air qui circule » précisant que « la moitié de l’air est filtrée et l’autre moitié vient de l’extérieur à une température qui est à -40, -50 (degrés) donc sans germe ».
L’Iata a estimé le 21 février que l’épidémie liée au nouveau coronavirus pourrait entraîner un manque à gagner total de près de 30 milliards de dollars pour les compagnies aériennes en 2020 dont 27,8 milliards pour les transporteurs de la région Asie-Pacifique. L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a pour sa part indiqué le 14 février que 70 compagnies aériennes avaient annulé tous les vols internationaux à destination et en provenance de Chine et 50 autres réduit leurs activités aériennes. Outre la Chine, c’est toute la région Asie-Pacifique qui est touchée par la crise qui s’étend désormais aussi à l’Europe. Les réservations aériennes en provenance de la France vers l’Asie, en excluant la Chine, se sont par exemple effondrées de 68,5% dans la semaine du 12 février, selon des chiffres publiés par la société ForwardKeys, qui analyse chaque jour quelque 17 millions de réservations dans le monde.
Le Sras, à l’origine d’une épidémie meurtrière en 2002-2003, avait provoqué la perte de 6 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour les compagnies aériennes en Asie-Pacifique en 2003, selon l’Iata.