La traditionnelle fête du bijou d’Ath Yenni, au Sud de Tizi-Ouzou, s’est ouverte ce jeudi 28 juillet et sera célébrée cette année sous le signe de l’authenticité historique.
Le rendez-vous de cette année qui accueillera entre 120 à 140 participants entre bijoutiers et autres artisans de produits traditionnels, et qui s’étalera jusqu’au 6 août prochain, est placée sous le thème « Bijoux d’Ath Yenni, algérianité et authenticité ». « Le choix du thème est dicté par la nécessaire réappropriation de ce métier et de son histoire à travers des ateliers de réflexion sur l’origine du bijou, mais, aussi des mécanismes à mettre en œuvre pour sa sauvegarde », a mis en évidence Samy Cherrat du comité d’organisation de cette fête.
La labellisation du bijou pour lutter contre la contrefaçon, et surtout, son inscription au patrimoine universel de l’humanité, sera également discuté lors de cette manifestation culturelle. « Nous espérons poser, avec nos partenaires, les jalons d’un travail de sécularisation de ce patrimoine », a souligné M.Cherrat. Il est également prévu d’aborder les différentes contraintes auxquelles font face les bijoutiers dans l’exercice de leur métier, notamment, les problématiques de fiscalité et la disponibilité de la matière première.
D’autres métiers artisanaux de différentes régions du pays seront aussi présents à ce rendez-vous à l’exemple du bijou d’argent chaoui, la tannerie de Boumerdes, la tenue de Tlemcen (Chedda), la vannerie et la sculpture sur bois de Djemaa N’Sharidj ainsi que la robe kabyle avec ses différents styles.
Un hommage, à titre posthume, sera rendu à des gens du métier dont une ancienne ciseleuse de corail et, à l’occasion, « réinstituer la distinction d’étoile d’argent qui sera attribuée comme encouragement pour tirer le bijou vers le haut », a noté Cherrat.
Pour le ministre du tourisme et de l’artisanat Yacine Hamadi, «le nom « Béni Yeni » a été étroitement associé aux bijoux en argent, car ses habitants ont su persévérer et préserver cet héritage culturel unique, et ils refusent d’abandonner ce qui distingue leur identité malgré les vagues de modernité et de développement que les femmes ont connues durant diverses étapes de la vie.
Les bijoux en argent ont été pour les femmes amazighes des objets d’ornement et de parure, ils ont également une dimension symbolique et une fonction sociale dans leur lien étroit avec l’identité de la femme amazighe, en les incluant dans le trousseau de la mariée».
Il rappelle que cette fête est «l’une des grandes manifestations nationales. Lancée en 1994 en tant que fête locale, elle a réussi à rassembler artisans et joailliers de tout le pays, après avoir été institutionnalisée en 2004 en tant que manifestation nationale, puis est devenu un rassemblement national d’échanges d’expériences et une réelle opportunité pour échanger le savoir-faire et commercialiser les produits».
C’est en tout cas une réelle opportunité pour promouvoir le patrimoine culturel et l’artisanat algérien en général. Ce dernier se distingue à travers la créativité des artisans lors des expositions et salons organisés annuellement par le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat. Le plan d’action gouvernemental a accordé une grande attention à l’artisanat en l’inscrivant dans les axes du «renouveau économique».