Marriott Constantine est l’un des premiers de la prestigieuse chaine hôtelière en Algérie inauguré en 2015?
Tout d’abord je vous remercie pour l’intérêt que vous accordez à notre hôtel, je vous souhaite la bienvenue au Marriott et à Constantine ville millénaire, d’histoires et de civilisations, le Marriott Constantine a été inauguré, comme vous le dites, en 2015, à l’occasion de l’événement Constantine, capitale de la culture Arabe. On est en exercice, donc, depuis huit ans et le business ne fait que s’améliorer, tant sur le plan diversification que segmentation clientèle, chiffre d’affaire et profitabilité. Aujourd’hui, tout les voyants sont au vert, en comparaison aux précédentes années et notamment l’année pré-covid qui constitue pour le monde hôtelier une année référentiel.
Vous êtes là depuis l’ouverture ?
Non, j’ai rejoint l’équipe managériale dés la 2e année d’ouverture, Je connaissais déjà tout le monde, car je faisais partie des équipes Marriott dans les autres hôtels partenaire de la SIH. Mon intégration, en 2016, s’est faite, facilement, j’ai eu le privilège de diriger, comme il faut, et parfois seul l’hôtel. En 2018, j’ai été nommé, directeur général du Méridien Oran, et là je suis revenu au Marriott avec l’avantage d’avoir trouvé les trois quarts de mon ancienne équipe
Votre carrière dans l’hôtellerie ne se résume pas au Marriott Constantine ?
Il faut savoir qu’à la base j’ai fait des études en médecine. Je suis, donc, docteur et non praticien, car je n’ai jamais pratiqué. J’ai eu la chance et surtout l’avantage de rejoindre, l’équipe de Marriott au Sheraton club des pins en 2002, alors que j’étais encore étudiant. C’est dans cet établissement que j’ai développé une passion pour le service, l’hospitalité et l’hôtellerie, et quand j’ai obtenu mon diplôme de médecine, j’avais déjà trois ans d’expérience. J’ai tellement aimé ce métier que j’ai pris la décision de rester dans le secteur de l’hôtellerie qui me passionnait. Au fil des années, la passion s’est développée. Résultat des courses, je suis toujours dans la même entreprise, avec de nombreuses formations que ce soit avec l’ex STARWOOD, ou l’actuel MARRIOTT, consolidées en interne par un cursus intensif et holistique ouvrabt accés au poste de DG (Le Marriott ExCom GM Track) et en externe sanctionnée par un MBA chez l’écolede commerce francaise Campus Stratinnov- Weller WIBS. Ce sont 20 ans d’expérience, durant lesquels j’ai gravi les postes de responsabilité de middle management à cadre international puis ExCom et cadre dirigeant au poste de DG J’ai fait une virée enrichissante pendant deux ans chez le groupe EDEN, et en 2016, je suis revenu au Marriott Constantine, en tant que cadre dirigeant, et j’ai eu le privilège de diriger, comme il faut, et parfois seul l’hôtel. Le groupe qui a remarqué ma bonne gestion et proposé mon nom à la tête de plusieurs unités et finalement, j’ai atterri au Méridien en tant que 1er directeur général 2018 à 2023. Quand je suis revenu, j’ai trouvé presque les trois quarts de mon ancienne équipe. Voila mon histoire dans l’hôtellerie
Vous êtes revenu au moment du passage de Management à la franchise…
Le passage du Management à la franchise, s’est déroulé le 28 novembre 2022, la SIH a émis le vœu de passer à ce mode de gestion, tout en ramenant un autre garant, à savoir la société SOPHOS, une compagnie de gestion hôtelière suisse, pour suivre ce cap entre la SIH et Marriott international, pour une durée limitée. Je pense que c’est intelligent de la part de la SIH, de faire assister ses cadre dirigeants durant cette période cruciale et remplacer un groupe aussi important et aussi lourd que le Marriott international, avec tout son esprit, sa marque, sa culture. On est fiers de ce changement, et on doit continuer sur les mêmes niveaux et les mêmes valeurs.
Ce sont deux modes de gestion différents …
Tout à fait, ce sont deux modèles différents, il y a des marchés, ou le management plait à la marque et au propriétaire. Mais la tendance, actuelle va vers la franchise, c’est l’évolution des marchés, du business développement,
Le choix de passage est bien décidé, il a été largement décidé et pensé après des concertations et des réunions. Cela s’est passé en douceur, personne n’a senti le basculement.
Justement que représente le groupe Marriott en Algérie
En Algérie, Le groupe Marriott s’est installé depuis 1999, en tant que Starwood il y a eu le premier hôtel, le Sheraton Club de pins, l’ex Sheraton d’Oran, le Four Point by Sheraton, le Méridien, propriété de Sonatrach que j’avais dirigé pendant quatre années, Renaissance Tlemcen, le Marriott Constantine, puis le Sheraton Annaba. C’est donc un large portefeuille, à travers les quatre coins du pays. Dans le monde, c’est un puissant groupe avec plus de 7000 hôtels, 30 marques.
Revenons au Marriott Constantine, les voyants sont au verts, peut-on avoir des chiffres ?
Les prévisions de 2023 sont optimistes et ont déjà été dépassés, de 35 % par rapport à l’année passé. On va être plus optimiste pour 2024. Le seul souci est la difficulté de contrôler les couts au niveau des denrées en matière de restauration. Un phénomène qui touche le monde entier depuis les années post-Covid, on ne veut pas les faire répercuter sur le rapport qualité. Malgré cela, nous restons très optimistes. Je remercie, à l’occasion toutes nos équipes qui tiennent le coup, et qui maintiennent la même cadence et le même niveau de qualité malgré tous ces aléas.
Le Marriott Constantine est-il essentiellement un hôtel d’affaires haut de gamme ?
Affaire, et business à 60%, car il donne beaucoup d’atout et facilité d’accueil. Ce sont des entreprises qui envoient leur missionnaire pour des meetings et des séminaires. On trouve 20% des conventions avec les compagnies pour leurs équipages. Enfin le reste ce sont des particuliers pour les loisirs, des commerçants, des investisseurs qui complètent le travail par une partie loisirs.
Vos offres en direction des professionnels pour l’organisation de séminaires sont très appréciées. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre approche concernant ce segment de marché à haute valeur ajoutée ?
Constantine est d’abord un grand pôle industriel, que ce soit le pharma l’industrie agro, et même l’automobile, avec la présence des constructeurs. Notre objectif est d’être attractif et de signer des contrats avec cette catégorie de clients. Chaque année on travaille sur une nouvelle base, la fidélisation, de nouveaux arguments de vente, on fait de la veille économique, et on présente une nouvelle force de vente, tout en mettant en valeur nos différents atouts. A titre d’exemple, la grande salle événementiel amovible les deux salles de réunions allant de 10 à 15 places, dans chaque étage. On met en avant tous les outils, y compris, le SPA, la piscine, les moyens de divertissements pour que le client puisse se relaxer et joindre l’utile à l’agréable, c’est un bon argument de vente.
quels sont vos atouts et propositions pour attirer ce genre de clients ?
Les atouts du Marriott, ce sont, avant tout, les ressources humaines, nous avons une charte et un standard à suivre, une compagnie derrière nous, mais c’est un personnel qui est engagé totalement pour la marque, qui croit en lui, en son métier, et au produit qu’il véhicule. Nous avons vérifié cela à travers le feed back et les commentaires des clients, ils mentionnent souvent, le bon produit, un staff adorable que ce soit au niveau de la réception, au restaurant, au SPA à l’accueil au restaurant, à tous les niveaux. C’est un atout sur lequel on capitalise notre expérience clients.
Y a-t-il d’autres atouts que l’engagement du personnel ?
Pour moi, le 2e atout est la ville de Constantine. Croyez moi, j’ai travaillé un peu partout, à Oran, à Tlemcen , à Alger a Annaba, mais la ville de Constantine offre à elle seule un très grand atout de par son attraction, ses sites touristiques , et historiques, sa population, son hospitalité, sa carte gastronomique, ses plats traditionnels. C’est un tout, je ne parle pas seulement de Constantine, mais de tous le Constantinois avec les régions de Jijel, Batna, Sétif, Annaba, Souk Ahras jusqu’au Madaure, qui sont devenus plus proches grâce aux axes routiers. Croyez-moi la beauté du paysage pousse nos clients à faire le détour.
Il y aussi les valeurs de la marque, n’est ce pas ?
Oui ce sont des valeurs innées par rapport à la générosité et l’hospitalité Algérienne Pour le Marriott c’est surtout le dynamisme, et l’anticipation. On va vers le client pour voir qu’est ce qu’on peut faire, et même s’il est satisfait. On voit ce qu’on aurait pu faire de mieux. Les valeurs clés de la marque, sont l’ingéniosité, la créativité la personnalisation. Vous savez, un client architecte n’est pas reçu de la même façon qu’un banquier ou un commerçant, chaque client a sa perception.
Ciblez –vous, aussi la clientèle loisirs surtout en saison estivale ?
On y travaille pour ca à longueur d’année. On profite de la moindre occasion, des longs week-ends, des jours féries, des congés scolaires, des fêtes nationales et religieuses. On met le paquet, à chaque fois, pour attirer une bonne clientèle.
Toute idée qui peut générer une offre est mise sur le terrain, même si elle tarde à se lancer. On est ambitieux, présents sur les réseaux sociaux, on veut être agressif commercialement, avec des offres pour familles, des offres abonnés, l’organisation des événements et spectacles des jeudis, la carte de fidélité MARRIOTT BONVOY, avec des réductions, les ladies afternoon, le projet de la ferme avec le tourisme agricole. Bref, il faut être agressif et maintenir le rythme.
Quel est le rapport de clientèles étrangers – nationaux
Selon les derniers chiffres, nous avons 90% des nationaux, même s’ils viennent avec des compagnies étrangères, 10% ce sont des étrangers, le quota varie selon les investissements qui se font en Algérie et notamment à Constantine. Quand il y a des projets. Je cite en exemple une usine allemande qui avait réservé chez nous 40 chambres en permanence durant toute l’année. Cycliquement il y a des hauts et des bas
L’hôtel met –il en évidence la gastronomie pour enrichir ses offres et augmenter son attractivité
Nous misons beaucoup sur l’aspect culinaire. Nous avons d’abord, l’obligation d’avoir un buffet international vu notre statut d’hôtel international mais nous ajoutons une touche personnelle avec la mise en valeur de la cuisine locale. Donc vous trouvez toujours la chekhchoukha, Rfiss, Mbessess. C’est un atout de vente et de fidélisation des clients
Qu’en est-il du volet formation?
Avant de venir à Constantine, j’étais à Oran, et j’ai eu l’occasion de connaitre l’ESHRA d’Oran et sa directrice, avec laquelle j’ai une bonne relation de travail on faisait beaucoup de rencontres, j’assistais aux compétences qu’elle forme, il y avait une bonne formation de qualité. Des étudiants qui sont convaincus du métier qu’ils font, on les insérait volontiers dans nos services que ce soit la restauration, l’accueil ou l’hébergement, ils doivent mettre la main à la patte et passer par tous les services afin de se forger aux métiers d’hôtellerie. Ils sont très créatifs, on veut profiter de leurs idées il suffit de les mettre dans de bonnes conditions
Pour nous l’apprentissage est très important, c’est le message de notre P-DG, M. Chalel qui nous encourage de recruter ses compétences car c’est la SIH, à travers ses écoles qui les a bien formés et ca serait dommage de les laisser exercer ailleurs. Au niveau du restaurant du Marriott, nous avons un diplômé de l’ESHRA.
Un dernier mot ?
Je vous remercie pour l’intérêt que vous accordez à notre hôtel et de votre visite. Je vous encourage à poursuivre sur cette cadence. On aura, inchallah, un long partenariat entre nous.