Tiriaki Ahmed est diplômé de l’école supérieure du tourisme El Aurassi, il a travaillé dans plusieurs multinationales avant d’atterrir, en Mai 2019, à l’hôtel Rym dans la splendide ville de Béni Abbes. Il avoue avoir été attiré par le site féérique de l’hôtel, tout en se donnant l’objectif d’optimiser les revenus et améliorer l’expérience client.
Tout d’abord, peut-on connaître Mr Tiriaki ?
Tiriaki Ahmed 56 ans diplômé de l’école supérieure du tourisme d’el Aurassi, j’ai travaillé dans différents hôtels de différentes catégories à travers une partie du territoire nationale, j’ai fait des ouvertures et la réouverture de Hilton en 1997 qui était fermé pendant 4 ans.J’ai contribué à l’ouverture du Sheraton club des pins ALGER en1999 avec le congrès de l’OUA je suis revenu au Hilton Alger avec une position différente (promotion) après j’ai raccroché avec l’hôtellerie, j’ai basculé vers le tourisme en allant dans une agence de voyage ou nous avons été la première agence de voyage à développer une plateforme de réservation d’hôtel (plateforme londonienne GTA), on avait l’exclusivité de la commercialisation à travers le territoire national.
Quels sont les postes que vous avez occupés durant votre carrière ?
J’ai commencé par le bas de l’échelle malgré que je sois détenteur d’une licence en gestion : le poste de standardistes au Hilton, c’était surtout et essentiellement un tremplin pour moi. Beaucoup ont refusé ce poste, moi, je n’ai pas hésité un instant, j’ai ainsi mis petit à petit en pratique tout ce que j’avais appris à l’ENST. Je suis passé par la suite à la réception, j’ai travaillé comme auditeur des recettes au département des finances et comme chargé des relations publics au Sheraton Club des pins, il faut dire que j’étais surtout en contact avec la clientèle et les médias.
J’ai occupé la fonction de chef concierge, cela m’a permis de compléter la formation théorique avec les multinationales, le point fort était la formation.
J’ai contribué également à l’ouverture d’Ibis et Novotel de Constantine juste après, j’ai été contacté par l’hôtel Royal Oran un hôtel sans identité (indépendant) car je connaissais parfaitement le produit Accor pour faciliter la transition d’un hôtel indépendant vers un hôtel franchisé. Je suis resté 6 ans et je suis revenu à Constantine en tant que directeur général adjoint des deux hôtels et je suis resté pendant 2 ans. Ensuite, j’ai eu la proposition pour diriger l’hôtel Rym.
Qu’est-ce qui vous a incité à accepter ce poste de direction en plein Sud ? Est-ce le défi d’une nouvelle aventure ?
Je suis arrivé en fait en pleine période de pré ouverture. Il fallait que je relève ce challenge. J’ai enfilé alors ma première casquette, celle de gestionnaire de projet.Il fallait accroître la notoriété tout en anticipant concrètement les besoins.
Deuxièmement, j’ai vu le site qui est féérique, c’était un challenge certains m’ont fait quelques remarques désobligeantes telles que comment se fait-il que tu as travaillé dans les 5 étoiles et dans les palaces et que tu acceptes de descendre au 3 étoiles. A leurs yeux, c’était une sorte de déclassement. Même l’ex-PDG m’a fait cette remarque lors de l’entretien, j’ai été très clair à ce sujet, moi je ne travaille pas pour les étoiles ou même pour une gamme au contraire, j’ai l’expérience dans le luxe je vais essayer d’apporter cette touche dans un 3 étoiles. Mettre en place une stratégie de montée en gamme à même d’optimiser les revenus et améliorer l’expérience client. Mon recrutement remonte à mai 2019. L’hôtel a été inauguré, le 8 novembre 2019, par le ministre du tourisme et de l’artisanat de l’époque Abdelkader Benmessaoud, à l’occasion des festivités populaires religieuses et culturelles de célébration du Mawlid Ennabaoui. Parmi les invités de marque figurait Taleb Al Rifai, Président du comité consultatif de l’ITIC (International Tourism and Investment Conférence) et ancien secrétaire général de l’OMT (Organisation mondiale du tourisme) qui a été impressionné par la splendeur de l’hôtel et par le professionnalisme de son équipe, en particulier par la tenue traditionnelle de tous les employés.
Quelle est la capacité d’accueil de votre hôtel ?
Notre hôtel a une capacité en termes d’hébergement de 111 chambres standards, 66 chambres à deux lits séparés et 45 chambres à grands lits, 4 suites et 7 bungalows. On a ainsi globalement 188 lits pour 288 personnes. L’hôtel, œuvre de Pouillon, a été ouvert en 1973 initialement, il y avait 60 chambres uniquement en 1986, il y a eu une extension par la partie algérienne, ils ont ajouté 60 chambres avec la dernière rénovation, l’hôtel est passé à 122 chambres.
On a un restaurant d’une capacité de 86 personnes 172 personnes par jour, on a le bar, une salle de réunion d’une capacité de 100 personnes jusqu’à 110 maximum, une piscine de plein air, c’est un hôtel pour excursionnistes le circuit classique, c’est 3 nuitées maximum, le seul moment où les clients peuvent rester à l’hôtel c’est pour se détendre au bord de la piscine. Sinon, ils sont à l’extérieur : la visite du Ksar, l’Hermitage, le site marhouma qui est impressionnant, soit le coucher du soleil, les fossiles, les diners dans les kheimates avec des plats typiquement de Béni Abbès
Pour revenir à votre clientèle, quels sont leurs profils ?
On a une clientèle essentiellement loisirs, Béni Abbès est une destination touristique par excellence avant tout. Mais nous avons réussi à trouver un autre segment, les séminaires grâce à mon carnet d’’adresse et mes contacts que j’ai étoffé lors de mes passages dans les hôtels d’affaires, on travaille beaucoup avec les laboratoires pharmaceutiques, les Team building, les multinationales, les séminaristes ont leur formation durant la première journée, par la suite, ils ont quartier libre, ils dinent dehors dans une kheima, avec animations et excursions.
La période du Covid-19 a été très délicate pour votre établissement,
Pendant le Covid-19, l’hôtel a été fermé par décision de l’ex-wali de Béchar de mai à novembre, on a rouvert après le mouloud. Le chiffre d’affaire s’est effectivement effondré après les vacances scolaires, on pensait remonter la pente et coup de théâtre l’ex wali de Béchar ordonne la fermeture du 27 décembre au 2 janvier. Par la suite, il y a eu une montée en puissance avec une clientèle exclusivement nationale.
Il faut dire que les restrictions des voyages et les mesures sanitaires n’ont pas permis de retrouver tout de suite notre clientèle internationale. Par la suite, avec le retour des manifestations culturelles, touristiques et cultuelles, on a retrouvé notre rythme de croisière. Je tiens à préciser que nous avons des employés locaux que nous formons sur le tas.
Quel est votre taux d’occupation actuel
Le taux d’occupation a augmenté de plus de trois points par rapport à la saison saharienne de l’année dernière à la même époque. Pour les fêtes de fin d’année, on était complet depuis 2 mois. En dépit d’une conjoncture économique assez délicate et d’un pouvoir d’achat en berne, mon challenge est de maximiser les profits et d’augmenter les ventes.